Pour mémoire, la SCPI est un des piliers de l’investissement dans l’immobilier depuis maintenant plusieurs années. Les SCPI peuvent avoir des thématiques très spécifiques et sont toutes investies dans une ou plusieurs thématiques bien précises. Elles permettent de placer son argent dans un parc immobilier, constitué d’immeubles d’habitation, de bureaux, de commerces ou autres suivant la spécialité de la SCPI. Ce parc est géré par une société de gestion qui collecte l’investissement des associés, gère les actifs immobiliers dans le parc pour ces derniers et s’occupe même de la revente des parts si cela est nécessaire. Les plus performantes sont investies dans l’immobilier professionnel. Elles sont alors nommées comme les SCPI de rendement. D’autres sont spécialisées dans la défiscalisation, comme les SCPI fiscales mettant en commun l’avantage de l’investissement d’une SCPI et d’un dispositif fiscal.
Rappelons-le, cet investissement permet d’éviter un grand nombre d’inconfort inhérent à l’investissement dans l’immobilier locatif : loyers impayés, travaux de rénovation, vacances locatives …
Le support d’investissement SCPI a engendré sa meilleure collecte durant l’année 2019, avec plus de 8,6 Milliards d’euros. Lors du 1er trimestre 2020, ce n’est pas moins de 2,4 milliards d’euros d’encours collectés avant que l’activité ne s’arrête brutalement à partir du 17 mars, lors de la mise en confinement du pays.
De ce fait, la collecte se chiffre aux alentours des 0,9 Milliards d’euros pour le 2ème trimestre 2020, qui augure un report d’investissement plutôt qu’un abandon de projet d’investissements vu le rendement encore attrayant de ce type de placement, comparé aux autres produits.
Selon les dernières prévisions de la croissance des SCPI, le rendement annuel de 2020 se rapprocherait des 3,93%, en comparaison au 4,40% en 2019. La dégradation reste donc raisonnable au vue du contexte inédit et de la forte baisse de collecte durant le confinement.
Lors de la crise de 2008, les rendements moyens étaient de l’ordre de 5,73% alors que la valorisation du prix des parts moyennes était corrigée de 5,38% selon l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), ce qui restait corrélé à l’évolution de la tendance.
En 2020, les choses sont bien différentes. Tout d’abord car le contexte n’est pas le même, il s’avère que la crise actuelle est bien plus généralisée que les précédentes. Elle est avant tout sanitaire, et devient au fil du temps économique. Elle engendrera donc des conséquences inédites. C’est ce que les experts prévoient.
Certains locataires mis en difficulté durant cette crise, demandaient l’annulation des loyers. Ils n’ont pas pu avoir gain de cause. D’autres demandaient simplement un report de loyers, un étalement ou encore un allongement de la durée du bail. Les sociétés de gestion des SCPI savent gérer de manière efficiente leur parc immobilier et ne permettront pas une baisse trop forte des loyers. Que les associés détenteurs de parts de SCPI se rassurent car techniquement, une réserve est constituée en cas de situation inhabituelle comme celle-ci. Il s’agit d’une mise en réserve reportable sur le plan comptable. Elle permet de tenir 75 jours, sans pour autant diminuer drastiquement la part de loyers reversée aux associés. Au-delà, le versement des dividendes serait possiblement annulé, mais aucune société de gestion à l’heure actuelle ne prévoit une telle gestion. Cela expliquerait la faible baisse des dividendes versés pour l’instant.
Aucune non plus n’exclut la possibilité de se servir de ce fonds de réserve, afin de rester sur un taux de rendement élevé pour cette année. Ce fond est constitué en ce sens, il serait donc logique de s’en servir au bon moment car cette partie des loyers a vocation à être redistribuée aux associés tôt ou tard.
Le rattrapage de la collecte s’opèrera lors des derniers trimestres 2020 avec un lissage de la performance par des rattrapages de versements des dividendes afin de compenser les pertes de début d’année.